So long Sri Lanka !

Cela fait déjà quatre jours que nous sommes rentrés mais le temps à Bruxelles coule d’une manière totalement différente que sous les tropiques, il est comme du sable difficile à retenir. La paperasse est de retour, les obligations sociales et professionnelles, l’école à plein temps pour les enfants, bref, les vacances c’est bien fini !

Dernier petit-déjeuner sri lankais !

Dernier petit-déjeuner sri lankais !

Samedi nous avons savouré notre dernier déjeuner au bord de la piscine, avant d’entamer les 23 heures de voyage de retour.

Le voyage lui-même s’est passé sans encombre, long, long, mais les enfants ont été adorables, et ce malgré les 5 heures d’attente à Abu Dhabi, en plein milieu de la nuit. Bénis soit les écrans de siège qui leur permettent de se gaver de dessins animés pendant que les parents font ce qu’ils veulent (en général la même chose, mais version adulte). C’est vraiment l’invention du siècle pour les mauvais parents que nous sommes !

Pour l’instant, les impressions de voyage doivent décanter, mais nous en revenons avec une pêche d’enfer, prêts à attaquer le peu d’hiver qui reste, et en rêvant déjà à notre prochaine destination. L’Afrique en 2015, qui sait ? Laissons faire la « serendipity » du beau mot inventé ) partir du nom arabe du Sri Lanka, c’est-à-dire « Serendib ».

Le dernier article pour clôturer cette aventure sera celui d’Ulysse, qui promet d’être haut en couleurs avec les aventures de la dernière semaine, et notamment l’éléphant, « la plus merveilleuse expérience de toute ma vie », dixit mon enthousiaste de 9 ans pourtant guère porté sur les animaux d’habitude. A suivre…

Deux premières en deux jours : éléphants et surf

Hier et aujourd’hui, nous avons vécu en famille des émotions fortes. Voici un petit résumé, mais surtout des images de ces moments forts et qui resteront parmi les meilleurs souvenirs de nos enfants (ils nous l’ont déjà dit).

Balade et bain avec un éléphant

éléphant au Sri Lanka

Les éléphants, comme les singes, aiment bien les bananes

Hier, nous sommes partis à 20min de chez nous à « Water for Elephants » pour monter et laver un éléphant. C’est un tout petit centre avec un seul éléphant de 10 ans, un bébé quoi en temps d’éléphant. Pour les enfants c’était parfait, et nous leur avons payé (pour 20 euros) une balade à dos d’éléphant suivi d’un bain avec l’éléphant. Quelle joie dans leurs visages, quel émerveillement ! Calli, l’amie des bêtes, avait enfin trouvé un animal à la mesure de son amour animalier, elle qui veut devenir vétérinaire, elle était servie 🙂

Quand ils ont fini la balade, je me suis jointe à eux pour le bain et c’était magique de se baigner avec l’éléphante, de l’éclabousser, de jouer avec sa trompe, de se faire taquiner par sa trompe et ses oreilles. La petite éléphante (eta en cinghalais) était très joueuse et le cornac nous a dit qu’elle aimait beaucoup Calliopée. Tout le monde a bien ri quand elle a essayé de mettre sa trompe dans le caleçon d’Ulysse, sans doute y a-t-elle vu un ami avec qui jouer !!

Une heure de bonheur intense, les enfants sont rentrés en nous disant que c’était l’expérience la plus impressionnante de leur vie. Bonheur des enfants, bonheur des parents.

Premier cours de surf pour Ulysse

surf a Hikkaduwa au Sri Lanka

Première sortie en surf d’Ulysse

Ce matin, les enfants ont raté l’école pour aller faire du surf. Ulysse a eu droit en cadeau d’anniversaire à son premier cours de surf. Munie de son beau nouveau short de surfeur, il a suivi avec attention les instructions du prof, me demandant de traduire quand ça n’allait pas, puis il s’est mis à l’eau pendant une heure. Les vagues étaient régulières et assez fortes, il s’est pris plein d’eau dans la figure, mais il a tenu bon et a réussi à se mettre debout trois fois. Un vrai champion qui recommence dans 2 jours !

Calli de son côté a fait du bodyboard avec moi et son papa, mais elle était plus inquiète car dans les vagues elle était transportée comme un fétu de paille, et elle vient juste d’apprendre à bien nager. Ca ne l’a pas empêché de bien s’amuser dans les vagues toutes proches de la plage.

Ivan et moi avons loué une planche et j’étais assez contente de n’avoir pas trop perdu avec, comme mon fils, trois belles sorties dans des rouleaux réguliers et assez tumultueux, dont un presque jusqu’au bord de la plage, ahhhhh.

Bref, les photos parlent d’elles-mêmes 🙂

 

Un deuxième jour sous le signe des animaux

La nuit dans le petit hôtel que nous avons dégotté près du parc national de Yala fut agitée. Malgré les magnifiques moustiquaires roses (pleines de trous) Ivan s’est fait dévorer par les moustiques, et comme le ventilateur faisait un boucan d’hélicoptère au démarrage, nous avons eu très chaud. A 5 euros par personne, difficile de s’attendre à quelque chose de luxueux, mais nos années de baroude nous paraissent soudain lointaines et beaucoup moins enviables que dans mes souvenirs enjolivés 🙂

De Big Crocodile aux éléphants sacrés du temple de Matara

éléphant du temple de Matara au Sri Lanka

Calliopée comme sur la couv de la BD « India Dreams »

Sur la route du retour de Yala, nous nous perdons et faisons un grand détour. En vacances, on prend ce genre de désagrément avec bonhomie et puis on n’avait qu’à prendre un tour opérateur si on voulait éviter ce genre d’aventures. Nous nous arrêtons à la même plage que la veille, au restaurant Big Crocodile, pour profiter de l’eau mais les vagues sont tellement fortes que Calliopée ne peut pas se baigner. Elle se rattrape sur la plage en faisant des bijoux en coquillage, qui ne sont pas mal du tout ! Il fait tellement chaud que la seule option viable reste l’ombre et de bons jus de fruits frais : le sable brûle et la mer est tellement chaude qu’elle n’est même pas rafraîchissante.

A Matara, un gros bourg à mi-chemin entre Tangalle et Galle, nous nous arrêtons pour visiter un temple avec un Bouddha debout d’une trentaine de mètres, tout gris et qui ne nous inspire pas. Tout le temple est en restauration et devinez qui finance les travaux ? Le président du Sri Lanka, Mahinda Rajapakse, et ce en pleine campagne électorale.

Les deux éléphants sacrés qui se promènent dans le parc sont par contre beaucoup plus intéressants pour nos petits loups. On propose aux enfants de toucher un des éléphants, une femelle toute noire avec quelques tâches roses. Calli se jette sur l’occasion, Ulysse a peur. C’est vraiment l’amie des bêtes Calli, elle nous impressionne.

Les deux éléphants sont maintenus par des fers, ce qui attriste Ulysse. Il nous dit par après qu’il n’avait pas peur d’aller faire des photos avec l’éléphant mais qu’il avait peur qu’on nous demande de l’argent pour les photos. Il n’avait pas tort, le bougre, sauf que nous on ne donne pas d’argent pour prendre des photos. Dans ces cas là, on leur dit que c’est plutôt eux qui devraient nous payer pour faire de la publicité pour leur lieu.

La piscine qui fait du bien

Piscine à Hikkaduwa

Enfin la piscine !

Nous repartons non sans nous être auparavant ravitaillés en rotty (crêpes fourrées salées) très épicés pour les grands et petits pains sandwichs moins épicées pour les petits.

Quand nous rentrons à la villa, nous nous jetons tous dans la piscine. Dur dur de passer deux jours sans la piscine, on s’y habitue vite ! La fin de la journée s’écoule doucement entre lecture et écriture pour les grands, jeux d’extérieurs et devoirs pour les enfants – eh oui, ils sont en vacances mais ont quand même des devoirs. La désormais traditionnelle soupe surprise de Roshan avec son pain grillé à l’ail et ses nouilles aux petits légumes vient clore ces deux jours sous le signe des animaux que nous ne sommes pas près d’oublier.

Le lendemain nous ne bougeons pas et profitons d’un vrai dimanche pour ne RIEN faire, comme il se doit en vacances. C’est le premier jour depuis lundi dernier où les grands-parents ne sont pas en vadrouille et je crois qu’ils apprécient ce dimanche encore plus que nous.

Safari au parc national de Yala

Hier nous sommes partis pour un expédition de deux jours au sud-est du pays. C’est rare que nous quittions le confort de notre maison car les trajets ici sont très très longs et Calliopée a le mal des transports. Au delà de 5 heures, cela devient vraiment pénible et malheureusement, la plupart des destinations  touristiques dans le pays sont à plus de 5h de notre maison, alors qu’ils sont souvent à moins de 200 km !

Sur le chemin, nous croisons plein d’écoliers dans leur bel uniforme, et on vous en fait profiter également dans l’album photo plus bas.

Arriver au parc national : déjà une une expédition en soi

lac Tissa Wewa

Le lac Tissa Wewa, un paysage enchanteur et paisible

Le parc national de Yala cependant était à ne pas rater, et nous avons fait les 5 heures de route sous le cagnard hier matin, en nous arrêtant au bord de la mer à Tangalle pour profiter d’une paillotte et d’un bon repas de calamars grillés et de frites (les premières et sans doute dernières de notre séjour).

Avant d’arriver à destination, nous passons le lac de Tissa Wewa, une magnifique étendue d’eau dans laquelle poussent de grands arbres majestueux, des nénuphars imm

Plus près de notre destination tous nos rares repères ont disparu. Pas de carte pour nous guider et Google Maps sur l’iPad n’est pas fiable pour le Sri Lanka. Nous avons donc avancé à l’instinct, en demandant notre chemin de temps en temps. Malgré cela nous n’avons pas trouvé l’entrée officielle du parc du premier coup, mais seulement après avoir parcouru 25 km dans la brousse, un avant-goût de notre safari. Au passage, sangliers, mangoustes, singes noirs, buffles et oiseaux nous saluent et Ivan demande son chemin aux animaux. Fous rires garantis dans la voiture !

Enfin, vers 16h15 nous arrivons devant l’entrée principale, la seule à disposer de guides qui nous font visiter le parc. A 16h30 les guichets ferment, donc c’était moins une ! Nous sommes contents de pouvoir utiliser notre propre jeep, ce qui n’était pas gagné d’avance à la lecture des messages contradictoires sur les forums de voyageurs et les guides de voyage.

Un paysage et des animaux différents du reste du pays

entrée du parc national de Yala au Sri Lanka

Bienvenue au parc national de Yala

Déjà avant l’entrée dans la parc, nous avions remarqué que la végétation était différente dans cette partie du pays : plus sèche, plus basse. Ici, pas de cocotiers et de fleurs, mais des feuillus chétifs ou massifs, des sols secs et des grandes roches en forme de galets nonchalamment oubliés sur le sol.

Les animaux se laissent découvrir au détour de la piste, si l’on regarde bien d’abord, puis plus facilement à mesure que l’oeil s’entraîne à les repérer. Ivan conduit et ce n’est pas une sinécure. Un vrai rodéo ! La piste est orange et terreuse, ou blanche et sableuse, et grâce à ces changements on sait qu’on est dans le territoire du léopard ou de l’éléphant ou encore d’un autre animal.

C’est un régal pour les yeux, autant pour les paysages que pour les animaux. C’est frustrant aussi de ne pas povoir sortir de la voiture, même si on comprend parfaitement pourquoi au vu des animaux qui vivent dans le parc : buffles d’eau, crocodiles, éléphants, léopards (il en reste entre 10-20 dans ce parc et c’est le seul endroit au Sri Lanka où il y en a), daims, antilopes, singes noirs et macaques, échassiers et autres oiseaux en pagaille, pécaris, mangoustes, serpents, lézards et j’en passe.

Nous quittons le parc au coucher du soleil, fourbus par la route et la visite. L’hôtel dans lequel nous avons loué 2 chambres pour 30 euros est assez minable et nous rappelle la Chine profonde (en plus propre tout de même), mais nous sommes tellement fatigués que nous pourrions dormir dans la voiture s’il le fallait ! Et les portions qu’ils nous servent avant d’aller se coucher sont pantagruelesques (Vikum Lodge, c’est dans Le Lonely Planet).

Quelle journée inoubliable pour les petits et les grands 🙂 On se dit que la Tanzanie serait une bonne idée pour notre mois à l’étranger en 2015…

Sortie en mer pour voir les baleines bleues

Hier nous nous sommes reposés de notre escapade dans la forêt et au poste de police et nous n’avons pas fait grand-chose. Nous avons organisé la semaine qui vient, entre matinées à l’école pour les enfants et nos activités en famille.

Ce matin, nous nous levons encore plus tôt que pour aller en forêt, car nous avons rendez-vous à 6h30 sur un bateau à Mirissa pour aller observer des baleines bleues et des dauphins. Cette fois nous emmenons Roshan qui nous a négocié un bon prix auprès d’une compagnie et qui peut voyager gratuitement avec nous.

Du rose au bleu : lever de soleil sur le port de pêche et pleine mer

lever de soleil dans la baie de Mirissa au Sri Lanka

Lever de soleil dans la baie de Mirissa

Nous attendons dans le bateau qui nous emmènera au large que tout le monde arrive. Il y a environ 50 touristes sur deux niveaux et nous avons pris place en bas tout devant. Gare aux vagues !

On en profite pour voir un magnifique lever de soleil sur la baie où des centaines de bateaux de pêche de toutes les couleurs se disputent notre attention.  Il est 6h et le port de pêche de Mirissa est en effervescence.

Le bateau sort vite de la baie et nous sommes copieusement arrosés car la mer est assez houleuse même s’il fait grand beau. Du coup tous nos sacs sont rangés dans la cabine du capitaine et nous oublions de nous mettre de la crème solaire.

Baleines, dauphins, tortues de mer et poissons volants au programme

dauphins au large du Sri Lanka

Dauphins au large du Sri Lanka – difficile de prendre des photos des animaux avec la houle qu’il y avait !

Après une heure 30 de bateau, nous commençons à ralentir pour faire moins de bruit et cherchons les baleines. Il n’y en pas dans notre secteur, donc nous poussons plus loin. L’attente est assez frustrante mais ayant fait l’expérience en République dominicaine, je sais qu’elle vaut le coup en pleine saison des baleines.

2 heures plus tard, nous voyons les premiers dos et jets d’eau sortir de l’eau. Mais les baleines sont loin et c’est moins grandiose qu’avec les baleines à bosse qui ont même sauté devant nous. Nous n’arrivons pas à évaluer la taille de la bête, elle est trop loin. Alors nous nous rattrapons sur les dauphins qui nagent à 50m du bateau et font régulièrement des sauts. C’est gai à voir !

Au retour, notre route croise celle de poissons volants en pagaille et d’un couple de tortues de mer qui font l’amour ; nous avons d’abord cru avoir affaire à un reste de requin ou de dauphin mort, avant de réaliser notre erreur avec un sourire.

Transport d'éléphant au Sri LankaVers 12h nous sommes de retour sur la terre ferme. Personne n’a été malade, et Calli qui a le mal de mer a très bien supporté la balade, ouf ! Par contre, nous avons tous de copieux coups de soleil car les sacs étaient hors de portée pendant le trajet. Dans la voiture nous aperçevons un éléphant à l’arrière d’un camion et sommes impressionnés par son sens de l’équilibre. Il ne bouge pas alors qu’il n’est pas attaché (comme font remarquer les enfants à qui l’on n’oublie jamais de rappeler: « Attache ta ceinture ! »). Nous rentrons à la maison pour trouver un plat de pâtes à l’italienne et un jus frais de papaye qui nous attend devant la piscine, la vie de patachon je vous dis 🙂

Je fais la première vraie sieste de mon séjour après ces aventures et je passe le reste de la journée à regarder les enfants jouer dans la piscine et dans le jardin. Roshan nous annonce que le varan (gros lézard) qui habite dans notre jardin a mangé le plus gros poisson du bassin pendant notre absence et nous trouvons un crapaud dans la piscine.  On se demande pourquoi nous devons partir aussi loin pour trouver l’aventure alors que notre propre jardin ne manque pas d’action.

Les prochains jours seront plus calmes et nous serons sans les grands-parents qui s’en vont faire la région du thé et les montagnes du centre du pays. Pendant que les enfants seront à l’école, nous irons méditer dans un temple bouddhiste qui se trouve sur une île dans un lac, et peut-être bien se faire masser.